Chers amis,

Une triple vigilance caractérise le chrétien : veiller sur l’Eglise, veiller sur le prochain et veiller sur soi-même. Cette dernière vigilance consiste à s’ouvrir à la grâce pour la vigueur de notre corps, la finesse de notre raison et la fécondité de notre foi. Cette dernière est beaucoup plus préconisée pendant le temps de carême car, pour l’Avent et le temps de Noël, il me paraît plus profitable spirituellement de découvrir avec vous, la double vigilance, sur l’Eglise et sur le prochain.

Précisons au début que la vigilance chrétienne est bien plus qu’une attitude physique car le repos et le sommeil sont nécessaires. Il s’agit surtout d’une attitude spirituelle. Celle-ci consiste à éviter le laisser-aller spirituel que les Pères de l’Eglise appellent « l’acédie », sorte de dépression spirituelle où le goût de Dieu disparaît. On peut alors vivre une sorte « d’anorexie eucharistique ». Notre Seigneur nous exhorte donc de veiller.

D’abord veiller sur le prochain, c’est-à-dire, celui ou celle dont on se fait proche.

La parabole du bon Samaritain (Lc 10,30-37), nous montre qui est notre prochain sur lequel nous devons veiller et auquel Jésus s’identifie, (Mt 25,31-46). En effet, Jésus s’identifie aux blessés par la vie, aux affamés, aux assoiffés, aux sans vêtements, aux sans-abris, aux sans titre de séjour, aux personnes malades, aux prisonniers, aux personnes âgées et seules… Le disciple authentique du Christ doit donc veiller sur toutes ces personnes car à chaque fois que notre vigilance est portée sur l’une de ses personnes, c’est sur Jésus Christ Lui-même que nous avons veillé.

Ensuite veiller sur l’Eglise, c’est-à-dire sur les trésors de l’Eglise. Le disciple authentique du Christ a la délicate mission de veiller sur les trésors de l ‘Eglise. Entre autres, il y a : les sacrements, la Parole de Dieu, le bâtiment, …

La commune aide à entretenir l ‘église. C’est le cas pour la chapelle Saint-Laurent à Seron. La chaudière vient d’être capitonnée, le fait de diminuer de quelques décibels le bruit de cette chaudière permettra d’accueillir les enfants, les jeunes du secteur de Fernelmont et des environs qui se préparent aux sacrements d’initiation chrétienne.  Que la commune de Fernelmont soit remerciée pour ce service.

Quant à la Parole de Dieu, elle est la lumière qui éclaire notre chemin vers le Royaume, terme de notre cheminement. Nous veillons sur elle, non seulement en la méditant, avec l’aide des Pères de l’Eglise, les bons exégètes, les prédications des ministres ordonnés, …, mais aussi en agissant sur soi et sur le prochain en accord avec elle.

Quant aux sacrements, ils sont des grâces qui viennent suppléer à la fragilité de notre nature. Ainsi par exemple, le sacrement des malades, s’il ne guérit pas toujours physiquement, est un puissant réconfort. Car, c’est l’Esprit Saint qui agit désormais dans la faiblesse de la personne qui a reçu ce sacrement. Le sacrement de la réconciliation est une formidable consolation car lorsque nous recevons l’absolution, nous avons la certitude que la communion rompue par le péché est rétablie avec notre Seigneur.

Quant au sacrement de l’eucharistie, il nous fait redécouvrir l’essentiel de la vie chrétienne : la communion avec Dieu et avec le prochain. Par son Incarnation, Jésus Christ, Fils de Dieu né de la Vierge Marie a rétabli cette communion. « La terre est libre et le ciel est ouvert », pour reprendre les paroles de « Minuit chrétien ». C’est cela le mystère de l’incarnation que nous célébrons à Noël. Un fécond temps de l’Avent. Joyeux Noël et sainte année 2022 ! Shalom, c’est-à-dire santé, paix, amour, prospérité, joie, bonheur, …  

Abbé Pierre Paglan Ndengue